Maniac Hero

Maniac Hero

Un petit film curieux sorti en 2016, dirigé par Keisuke Toyoshima et qui n’obéit à aucune règle précise de genre puisque genre il n’y a pas. Comédie, drame, action et humour absurde sont au rendez-vous avec ce film OVNI absolument inclassable…

  • Scénario/histoire  (attention! spoilers en masse)

Hidetoshi (Masahiro Higashide) travaille dans un combini, une de ces fameuses supérettes de quartier du Japon, et c’est l’enfer: clients irrespectueux et bruyants, voyous du coin, pétasses vulgaires et agressives, c’est comme si tout le Japon désagréable et hors guide touristique s’était donné rendez-vous dans cet établissement.

Suite à une agression dont il est la victime, il fait la connaissance de Toshida (Masataka Kubota), une véritable arme vivante qui a terrassé son agresseur puis le duo rencontre Ojisan (Tsurutaro Kataoka), un homme d’un certain âge qui mène un combat solitaire contre les criminels, enfin, un étrange et désopilant incident amène un quatrième mousquetaire ou plutôt une car il s’agit de Kaori, une étudiante à l’esprit vif.

Et c’est parti pour nos quatre lascars qui décident d’unir leurs talents pour devenir des justiciers, des super-héros. 

Sauf que nos super-héros n’ont pas de super-pouvoirs! Le plus habile et le plus spectaculaire est sans nul doute Toshida, rompu aux arts martiaux et aux techniques de combat, il est une sorte de Spiderman/Batman de série B qui s’est fabriqué une panoplie de gadgets renforçant sa puissance de frappe.

Ojisan, avec ses deux petits marteaux coulissant sur des ‘rails’ fixés à ses bras est assez loin de Thor, Kaori est juste une fille intelligente possédant un sens aigu de l’improvisation et une colossale maîtrise de l’archive et de la documentation, quant à Hidetoshi, le ‘chef’ du groupe, eh bien, il n’a rien du tout, ni pouvoirs ni gadgets, aucune disposition particulière, il est même un peu couard…

Justiciers et redresseurs de torts auto-proclamés, ils se lancent dans une série d’expéditions punitives plutôt hilarantes contre toutes sortes de délinquants: petites frappes qui s’en prennent aux passants, gangs divers, pervers pépères aux mains baladeuses des transports en commun, les voyous de toutes sortes en prennent pour leur grade.

Quelques bavures toutefois, le quatuor dérouille un groupe de tagueurs -les tags sont non seulement illégaux au Japon, ils sont aussi mal considérés, seulement appréciés dans quelques milieux underground- et découvre que les tagueurs venaient de créer une superbe fresque relatant leurs exploits, oops!

Seulement voilà, un groupe qui se substitue à la loi et aux forces de l’ordre pour combattre le crime ce n’est pas sans conséquences. Un étrange individu (Uno) à priori animé des meilleures intentions du monde va l’utiliser pour de sinistres desseins. Figure hybride entre le politicien démagogue et le guru, il va convaincre le quatuor de l’aider à mettre fin à la corruption, au crime et au vice afin d’assurer la sécurité et le bonheur de tous (ça ne vous rappelle rien?).

Toshida entraîne les ‘troupes’ d’une vaste milice, Kaori devient la secrétaire particulière de ce Monsieur Uno qui peu à peu met toute la ville en coupe réglée. Alors que la société sombre dans une dérive autoritaire et quasi fasciste, la fraternité qui unissait le groupe se délite, le quatuor explose…

Est-ce la fin? non, Ojisan, dès le départ méfiant va par son sacrifice déjouer les plans du ‘dictateur’ et Kaori que l’on croyait un moment tombée sous la coupe du guru va venir à la rescousse du groupe pour un final (et happy end?) aussi mouvementé que délirant.


Bande annonce alternative


On l’aura compris, le film joue sur plusieurs modes et bascule d’un genre à l’autre, c’est à la fois son principal défaut ou bien son meilleur atout. Film d’action, satire sociale, comédie loufoque et aussi dramatique, l’ouvrage hésite et il est difficile de savoir s’il s’agit d’un choix conscient du metteur en scène ou si tout simplement le manga s’est avéré difficile à adapter.

Peu importe, sans être un très grand film, Maniac Hero est un très bon moment de cinéma, dans la longue tradition de ces films inclassables que le cinéma nippon offre régulièrement. Suspense, scènes de combat réglées au millimètre, humour noir et situations absurdes, parfois superbement grotesques, donnent à cette production Toei un air délicieux de film indé.


Et Nana? Le blog lui étant consacré, un petit paragraphe supplémentaire s’impose. Son temps de présence à l’écran est nettement inférieur à celui des deux principaux protagonistes mais c’est tout de même un second rôle solide et conséquent. La surprise joue à deux niveaux: le jeu et l’apparence.

Nana est vraiment drôle avec quelques scènes particulièrement loufoques, elle parodie le surjeu dans la baston, nous offre un clin d’oeil à Matrix, tout ça est plutôt inattendu et je me plais à penser qu’elle pourrait exceller dans le registre comique si on lui en laissait l’occasion avec un vrai premier rôle.

Niveau look, c’est aussi étonnant, dans un premier temps, elle a tout du ‘nerd’ ou du ‘bookworm’ avec ses grosses nattes et ses grandes lunettes, elle s’essaie avec succès à quelques grimaces et regards scrutateurs qui donnent un certain relief au personnage. Plus tard, on la voit en secrétaire séduisante, véritable ‘bombe’ habillée et maquillée telle qu’on peut la voir sur certains clichés de mode, finalement lorsque le film s’achève elle redevient la Kaori du début mais à la fois plus sportive et épanouie. Une bonne prestation, B/B+


Une courte scène

Toshida, l’atout maître du groupe est un combattant hors-pair et un fort gentil garçon, il a cependant un petit vice. C’est un fétichiste qui se sert de ses gadgets pour se hisser aux balcons et dérober les petites culottes des jeunes femmes. Kaori l’a filmé en pleine action, il sait qu’elle sait… lorsqu’elle se rend chez Toshida, celui-ci rend sur le plateau à thé l’objet du délit et Kaori l’informe « これ母のですから » = ça c’est celle de maman !


Kaori5

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