
Une fois n’est pas coutume, voici un post axé mode et magazine sur le blog N.K., site WordPress en langue française, d’ordinaire plutôt centré sur la carrière cinématographique de l’actrice et modèle Nana Komatsu.
Début octobre, le photographe français Allan Abani, établi à Tokyo, a travaillé avec elle pour un article et une interview pour l’édition de novembre de Tokyo Weekender, un magazine en langue anglaise lancé en 1970. Je vous invite à lire cette interview en anglais, très intéressante (bref compte rendu en français en fin de post). Allan Abani a eu la gentillesse et a pris le temps de répondre à quelques questions…

Q: Comment devient-on photographe professionnel (mode, magazines…) ? Dans votre cas, j’ai cru comprendre que l’influence artistique de votre famille a été déterminante.
Je ne pense pas qu’il y ait de recette précise pour devenir photographe professionnel. Pour moi ça a démarré avec la curiosité, puis la passion, ensuite je dirai une bonne dose de persévérance et de professionnalisme. Et le plus important, de la patience.
Q: Vous êtes né à Castres, qu’est-ce qui vous a amené du sud-est de la France au Japon et plus particulièrement à Tokyo?
Je voulais partir pour New York afin d’y lancer ma carrière, mais avant ça je suis allé au Japon pour découvrir ce pays qui me passionnait depuis longtemps. Et finalement je me suis dit “Pourquoi pas Tokyo et essayer de lancer mon business ici?”. Finalement je m’y sens mieux, et ma carrière avance bien.

Q: Une session photo avec Nana Komatsu pour TOKYO WEEKENDER c’est venu comment? Une opportunité? Un hasard heureux ou quelque chose de préparé et négocié à l’avance?
Je dirais un peu de tout ça en même temps. Je travaille souvent avec ce magazine donc nous avons organisé ça ensemble. Nous avons shooté sur le toit du fameux GINZA SIX, assez tôt le matin avant l’ouverture donc je sais qu’il y a eu beaucoup de préparation pour pouvoir shooter là bas.
Q: A propos de photoshoot, un de vos confrères, Leo Berne, français lui aussi, a fait une session avec Nana Komatsu pour Madame Figaro Japon l’an dernier. Comment ça se passe entre membres artistes de la communauté des expats (expatriés), des contacts? Une certaine émulation ou chacun travaille dans sa bulle?
Il y a énormément de photographes expatriés au Japon. Généralement chacun travaille dans sa bulle. Par rapport à Léo, je suis en contact avec lui sur Instagram. J’aime rencontrer d’autres artistes et je ne me sens pas en compétition avec eux. Ce qui n’est malheureusement pas le cas pour un paquet de photographes. Je favorise plutôt l’échange et le partage.

Q: Entre les pubs (CMs), les films et son statut d’ambassadrice de Chanel, Nana Komatsu a -j’imagine- un emploi du temps plutôt serré. Comment ça se passe un photoshoot avec elle? Montre en main avec le représentant de l’agence Stardust les yeux rivés sur le chrono ou c’est un peu plus détendu?
Pour cette séance j’avais seulement 30 minutes pour shooter. Je prends normalement quelques heures avec mes modèles afin de créer une certaine affinité et de les mettre à l’aise mais avec les célébrités japonaises c’est souvent assez délicat.
Q: Bien qu’assez peu au fait du monde des magazines et de la mode, je trouve que la plupart des photoshoots avec Nana Komatsu ont un rendu plutôt original et créatif. Tout est dans l’oeil du photographe ou le modèle contribue et suggère soit verbalement soit par sa gestuelle?
Bien sûr chaque photographe a sa propre manière de voir les choses et de diriger ses modèles, mais lorsque l’on travaille avec des professionnels ils savent quoi faire donc ça me permet de me concentrer plutôt sur la partie technique de mes photos.


Q: Une anecdote amusante, insolite ou simplement curieuse pour les lecteurs de ce blog?
Lorsque j’ai rencontré Nana avant la séance, j’ai été agréablement surpris par sa gentillesse et sa beauté naturelle. Après avoir échangé quelques mots en japonais, anglais, puis français, la connexion que je crée en 30 minutes avec d’autres talents, s’est faite en 5 minutes avec elle. Je savais donc que j’allais faire de superbes portraits pendant cette courte séance photo.

L’article de Tokyo Weekender est à la fois un rappel du parcours singulier de Nana Komatsu (Nakashima, Scorsese, Chanel…) modèle devenue actrice alors que sa timidité naturelle ne la prédisposait pas à embrasser une telle carrière et un état des lieux. Icône de la mode et actrice très en vue, Nana Komatsu et son 1,6 million de followers sur Instagram fascine bien au-delà du Japon.
Outre son désir de toujours avancer et progresser en tant que comédienne, la jeune femme renouvelle son souhait de travailler sur deux fronts: consolider son statut chez elle au Japon mais aussi apparaître dans des oeuvres cinématographiques à l’étranger. Consciente d’avoir reçu beaucoup de récompenses et de louanges en tant qu’espoir et débutante, elle ambitionne désormais d’être reconnue en tant qu’actrice expérimentée.
Elle développe longuement sur le rôle de Yuki dans Closed Ward/Family of strangers (visible en France dans le cadre du festival Kinotayo), un rôle très prenant qui parfois la laissait anéantie sur le plateau. Aux côtés de Tsurube Shofukutei et Go Ayano, elle interprète une jeune femme au lourd passé, violentée par son beau-père, amenée à consulter dans une institution psychiatrique (nda: quelques critiques japonais soulignent déjà la qualité de son interprétation)
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