En vase clos

Psycho-Cinematography est un blog WordPress en anglais original et unique consacré au cinéma japonais contemporain. ‘Le Cinéma Japonais vu de biais‘ peut-on lire sur l’entête du site ! Ce ‘biais’, ce point de vue est celui qu’introduit P-J Van Haecke, le blogmestre, dans chacune de ses critiques car il y pose le regard particulier que lui procure son expérience professionnelle de psychologue clinicien.

Avec son aimable autorisation, N.K. France/Nana Komatsu Films propose régulièrement à ses lecteurs la traduction partielle (sans par exemple les nombreuses notes qui accompagnent les articles) des critiques d’une douzaine de films dans lesquels Komatsu Nana était à l’affiche. Closed Ward/Family of Strangers (2019): article original en anglais.

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Famille Recomposée

Critique de Closed Ward, film de Hideyuki Hirayama (novembre 2019), rédigée par Hervé Lacrampe et publiée sur ce blog avec bien sûr son aimable autorisation. Article original sur Architecture, Asie


Sorti en 2019, le dernier film de Hideyuki Hirayama adapte le roman de Hosei Hahakigi paru en 1997. Dans le cadre d’un hôpital psychiatrique se noue une intrigue où présent, passé se croisent sur fond de plongée dans les noirs secrets de famille, de blessures inavouables et de réflexion sur le destin et la rédemption. Un film dur qui pourtant évite la noirceur pour nous offrir un vent d’espoir et d’optimisme.

L’histoire se concentre sur trois patients d’un institut psychiatrique. Hide est un ex-condamné à mort qui a survécu à la pendaison. Devant l’incongruité d’une situation imprévue, les autorités l’ont relégué dans ce pavillon pour fous. Chu est sujet à de violentes crises de paniques et d’hallucinations et a été placé par ses proches. Yuki est la dernière arrivée dans l’institution, silencieuse, suicidaire, elle est porteuse d’un lourd secret. Ignorant tout des uns des autres, ils se lient d’amitié.

Hide, l’ancien qui passe son temps à faire de la poterie, a pris sous son aile Chu qu’il aide à  maîtriser ses crises de panique; et surtout Yuki dont il parvient à contrôler les pulsions suicidaires. Mais quand celle-ci est agressée par un patient, Hide décide de mener sa propre justice.

Depuis Vol au-dessus d’un nid de coucou, L’armée des 12 singes ou Shutter island, la psychiatrie a offert de grands moments de cinéma. Closed ward s’inscrit dans cette tendance en s’appuyant d’abord sur la prestation des acteurs. Le réalisateur a su composer une galerie de personnages suscitant à la fois le rire et les larmes. D’un côté les seconds rôles incarnent une galaxie d’authentiques fous hauts en couleurs: le photographe compulsif, l’adepte du sémaphore, la star de cinéma, le sensible aux ondes. Ces compositions apportent une  teinte légère à une histoire pesante. 

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Yuki dans Closed Ward

Nana Komatsu est Yuki Shimazaki dans Closed Ward (Family of strangers) un film de Hideyuki Hirayama sorti au Japon le 1er novembre 2019. Cette production Toei est l’adaptation d’un roman de Hosei Hahakigi paru en 1997.

Avec beaucoup de réalisme et de sensibilité, Hirayama plonge le spectateur dans le quotidien des pensionnaires d’une institution psychiatrique. On retrouve à l’affiche Go Ayano dans le personnage de Chu, un jeune homme souffrant de psychose hallucinatoire et Tsurube Shofukutei pour interpréter Hidemaru Kajiki, un ex-condamné à mort qui a échoué là parce que les autorités ne savaient quoi faire de lui. C’est auprès de ces personnages centraux que Yuki, jeune fille fugueuse et suicidaire, va trouver aide, compassion et un soutien indéfectible. Critique: Le Pavillon des Fous.


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Le pavillon des fous

La trappe s’ouvre, la corde se tend…immobile, une cagoule noire sur la tête, Hidemaru Kajiki est toujours vivant, son exécution a échoué. La colonne brisée et en fauteuil roulant, il échoue dans le pavillon psychiatrique d’un hôpital de la préfecture de Nagano. Les autorités, confrontées à un flou voire un vide juridique n’ont pas trouvé d’autre solution pour se débarrasser de lui.

Sur un coup de sang, Hide a tué sa femme et l’amant de celle-ci avec un couteau, puis, dans la foulée il a étranglé sa propre mère, alitée et grabataire. Les autres patients n’en savent rien et voient en lui un homme doux et serviable qui passe son temps à fabriquer pots et vases dans un cabanon dédié qui sert d’atelier.

Hidemaru s’entend particulièrement bien avec Chu, un jeune homme très lucide mais qui a parfois des accès de panique dûs à des hallucinations auditives et aussi avec la jeune Yuki, une lycéenne sur laquelle il veille comme si elle était sa propre fille. Cette dernière, triste, suicidaire et comme murée dans le silence cache un très lourd secret.

Autour des trois têtes d’affiche, le metteur en scène Hideyuki Hirayama (Sword of desperation, Everest-the summit of the gods) a réuni un superbe casting de seconds rôles, épaulés par de vrais patients, Hirayama ayant obtenu les autorisations nécessaires pour filmer dans l’enceinte du Kougen Hospital à Komoro. 

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