Critique de Closed Ward, film de Hideyuki Hirayama (novembre 2019), rédigée par Hervé Lacrampe et publiée sur ce blog avec bien sûr son aimable autorisation. Article original sur Architecture, Asie…
Sorti en 2019, le dernier film de Hideyuki Hirayama adapte le roman de Hosei Hahakigi paru en 1997. Dans le cadre d’un hôpital psychiatrique se noue une intrigue où présent, passé se croisent sur fond de plongée dans les noirs secrets de famille, de blessures inavouables et de réflexion sur le destin et la rédemption. Un film dur qui pourtant évite la noirceur pour nous offrir un vent d’espoir et d’optimisme.
L’histoire se concentre sur trois patients d’un institut psychiatrique. Hide est un ex-condamné à mort qui a survécu à la pendaison. Devant l’incongruité d’une situation imprévue, les autorités l’ont relégué dans ce pavillon pour fous. Chu est sujet à de violentes crises de paniques et d’hallucinations et a été placé par ses proches. Yuki est la dernière arrivée dans l’institution, silencieuse, suicidaire, elle est porteuse d’un lourd secret. Ignorant tout des uns des autres, ils se lient d’amitié.
Hide, l’ancien qui passe son temps à faire de la poterie, a pris sous son aile Chu qu’il aide à maîtriser ses crises de panique; et surtout Yuki dont il parvient à contrôler les pulsions suicidaires. Mais quand celle-ci est agressée par un patient, Hide décide de mener sa propre justice.
Depuis Vol au-dessus d’un nid de coucou, L’armée des 12 singes ou Shutter island, la psychiatrie a offert de grands moments de cinéma. Closed ward s’inscrit dans cette tendance en s’appuyant d’abord sur la prestation des acteurs. Le réalisateur a su composer une galerie de personnages suscitant à la fois le rire et les larmes. D’un côté les seconds rôles incarnent une galaxie d’authentiques fous hauts en couleurs: le photographe compulsif, l’adepte du sémaphore, la star de cinéma, le sensible aux ondes. Ces compositions apportent une teinte légère à une histoire pesante.
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