














Celle qui n’envisageait pas du tout une carrière d’actrice parce qu’entre autres raisons elle «n’aimait pas beaucoup parler » est aujourd’hui une des actrices les plus en vue du cinéma japonais et rares sont les articles qui ne mettent pas en avant sa très grande polyvalence. Aucun rôle, aucun film vraiment comparables, elle semble vouloir tout essayer, tout tenter, choix risqué car à force de brouiller les pistes on peut se retrouver sans marque de fabrique, sans identité.
Cette identité, le ‘chaméléon’ Nana Komatsu l’a sans nul doute grâce à son style: fondamentalement ‘old school’ elle préfère les regards et les glissements dans l’expression plutôt que de vaines gesticulations ou des phrases à rallonge. Si on ajoute à ça une réelle capacité à se montrer soudainement ‘explosive’ et un penchant certain pour les excentricités, on obtient un jeu très personnel et une présence à l’écran tout à fait unique. Suivez le guide !
classiques
The world of Kanako My tomorrow Your yesterday
The World of Kanako: premier long métrage, premier grand rôle, un film référence qui lance sa carrière en 2014. En 2019, Nana Komatsu déclarait humblement que c’était le montage opéré par Nakashima qui faisait du rôle de Kanako un grand rôle. Sans minimiser la qualité de la mise en relief du personnage, elle impressionne et malgré son inexpérience, elle joue à merveille aux côtés d’acteurs et d’actrices accompli(e)s dont Koji Yakusho, véritable légende vivante. Le film est une farce tragique, sombre et terriblement nihiliste, Nana Komatsu y incarne un authentique monstre dénué de tout sens moral. Critique de Hervé Lacrampe
My tomorrow, Your Yesterday: peut-être le favori d’une majorité de fans, le film de Takahiro Miki (2016) fut un succès public et critique en Asie. Un ‘film référence’ lui aussi car très représentatif d’un certain ‘style Nana Komatsu’: sobre et subtil, tout en nuances. Le film est une romance mais comme presque tous les films de Miki, une composition étoffée d’éléments poétiques, oniriques et dans le cas présent fantastiques. Un joli film qui bascule rapidement de la légèreté propre au genre à la tristesse quand deux êtres épris l’un de l’autre sont victimes d’un curieux et implacable coup du destin et du temps chronologique. Critique: Hier, c’était demain.